À quel âge commence-t-on à ressembler à notre mère?

Marika Simard et Élise Fiola

2025-04-18T22:55:00Z

«La pomme n’est pas tombée loin de l’arbre!» «On sait de qui elle retient celle-là!» Sommes-nous prédestinées, à cause de la génétique ou du mimétisme, à devenir le portrait tout craché de nos mères?

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Selon une étude britannique réalisée par le Dr Julian De Silva, spécialiste au Centre de chirurgie esthétique du visage, une femme commence à ressembler à sa mère à partir de l’âge de 33 ans, tandis qu’un homme commence à prendre les airs de son père vers l’âge de 34 ans. Ce phénomène surviendrait au tournant de la trentaine, une période marquée par l’arrêt de la rébellion envers le parent du même sexe, soulève l’étude, réalisée auprès de 2000 participants.

L’étude révèle qu’en vieillissant, 52 % des femmes adoptent des comportements et attitudes similaires à ceux de leur mère, et reconnaissent partager les mêmes goûts (pour les émissions télévisées ou les passe-temps, par exemple) et utiliser les mêmes expressions. Physiquement, certaines ont aussi l’impression de devenir une copie conforme de leur génitrice, alors que les traits de leur visage deviennent plus matures et que la parentalité s’installe souvent dans leur vie vers cet âge. Chez les hommes, c’est souvent à la naissance de leur premier enfant qu’ils adoptent des idéaux et des centres d’intérêt similaires à ceux de leur père.

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Dans un cas comme dans l’autre, plus les ressemblances physiques sont grandes, plus les similitudes comportementales semblent marquées. En d’autres termes, plus nous remarquons que nous ressemblons physiquement à notre parent du même sexe que nous, plus nous avons tendance à répéter les mêmes gestes que lui.

Selon le Dr De Silva, cette similitude comportementale est un phénomène naturel qu’il faut célébrer. Elle reflète une nouvelle perspective qui nous permet d’apprécier davantage nos parents. Mais qu’est-ce qui explique exactement ces ressemblances? Seraient-elles liées à la génétique, à l’environnement ou encore à la parentalité elle-même?

Génétique ou environnement?

Lorsqu’on parle de ressemblances comportementales entre parents et enfants, on oppose souvent l’influence de la génétique à celle de l’environnement. Selon les experts, la transmission héréditaire joue un rôle significatif dans le processus, mais elle est loin d’en être la seule cause, explique la Dre Édith St-Jean-Trudel, psychologue clinicienne, enseignante et coordonnatrice au département de psychologie du Cégep de Saint-Jérôme. Néanmoins, il demeure impossible de quantifier son importance avec certitude. Des études sur le taux d’héritabilité montrent que certains comportements et troubles de santé mentale, comme les troubles de la conduite alimentaire, sont fortement liés au bagage génétique. Cependant, ces éléments sont encore mal compris et impliquent une variété de facteurs, comme le fonctionnement des structures cérébrales, les hormones et même des modifications du code génétique qui se produisent avant la naissance.

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Quant à notre environnement, il joue un rôle central dans la façon dont on forge notre identité. «On sait que l’apprentissage social existe bel et bien, et qu’il influence de façon significative tous nos comportements», note la spécialiste. Les parents sont souvent des figures d’influence très importantes dans nos vies. Cette exposition soutenue et leur rôle dans notre développement façonnent inconsciemment notre façon d’être et d’agir. «L’imitation est le moyen par lequel nous absorbons l’information, répétons les comportements et devenons imprégnés de culture humaine», explique la Dre Édith St-Jean-Trudel. Cet apprentissage par l’observation constitue donc une étape cruciale du développement intellectuel et permet notamment d’expliquer certaines des ressemblances avec nos parents qui s’installent au cours de notre évolution.

Mini-moi

Une autre tendance particulière est celle d’adopter involontairement les expressions ou manies de nos parents ou des personnes qui nous sont proches. Ce phénomène s’explique en partie par des facteurs évolutionnistes. Notre cerveau, en observant les conséquences des comportements parentaux, mémorise ceux perçus comme positifs, aidants ou utiles. Ces comportements sont ensuite intégrés et reproduits.

C’est biologique. Dès leur jeune âge, les enfants développent leur soi en observant et en écoutant les autres, en particulier leurs parents. «L’humain cherche naturellement à aligner ses comportements avec les attentes de son environnement», explique notre experte. Ainsi, les commentaires et critiques de l’entourage façonnent nos comportements, puisqu’on tend à correspondre à ce que l’on perçoit comme attendu ou valorisé.

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Par exemple, si une expression ou une manière d’agir de notre parent s’avère efficace dans une situation donnée, notre cerveau la considérera comme un modèle reproductible, image la psychologue. Cette mémoire comportementale refait souvent surface au moment où l’on devient soi-même parent, même si elle commence à se forger bien en amont. Dès l’enfance, nous sommes prédisposés à imiter les figures qui nous inspirent confiance. Plus nous passons de temps avec une personne, plus elle nous influence, établit la Dre St-Jean-Trudel. Et cet effet est encore plus prononcé lorsqu’un lien d’admiration ou d’attachement sécurisant existe, comme c’est souvent le cas avec le parent du même sexe.

Projection

En voyant notre parent du même sexe que nous vieillir, on est confrontés à notre propre vieillissement éventuel. Cette projection peut accentuer la prise de conscience des ressemblances physiques et comportementales, mais également nous pousser à redéfinir qui l’on souhaite être. Au moment de devenir parent, plusieurs observent la manifestation de ces ressemblances: ils se retrouvent soudainement à reproduire les gestes, expressions et attitudes de leurs propres parents, parfois inconsciemment, même s’ils s’étaient promis de faire différemment.

Nos parents deviennent alors des miroirs, tantôt rassurants, tantôt redoutables, desquels il est possible de tirer des leçons pour évoluer. À travers les étapes que nous traversons et celles qui nous attendent, nos parents agissent malgré eux en exemple et peuvent être le point de départ d’une prise conscience des influences génétiques et environnementales qui nous ont transformés. On n’a pas envie d’imiter nos parents? Si c’est ce que l’on souhaite, «changer est tout à fait possible, mais cela demande du temps, de la motivation et un bon accompagnement», rappelle la docteure.

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