L’annulation massive de commandes canadiennes fait paniquer les agriculteurs américains

Philippe-Vincent Foisy
La crainte des tarifs douaniers a provoqué l’annulation massive de commandes canadiennes de fruits et légumes, créant un vent de panique chez les agriculteurs américains lundi, selon un distributeur québécois.
• À lire aussi: La menace de Donald Trump plane toujours
• À lire aussi: Ce que vous devez voir de Philippe-Vincent Foisy avant son départ de Salut Bonjour
• À lire aussi: Le ministre des Finances rassure sur l’avenir du Canada face aux tensions internationales
«On a dit: "Écoutez, on ne peut pas faire affaire avec vous"», raconte au Journal Mike Bono, PDG de Services alimentaires Can-Am, qui fournit de nombreux restaurants et hôtels en nourriture.
Lundi matin, il a contacté les agriculteurs américains chez qui il commande habituellement ses melons, ses agrumes et ses laitues pour leur signifier qu’il annulait ses achats des prochaines semaines, représentant plusieurs millions de dollars, «comme tout bon Canadien», explique-t-il.
Les tarifs douaniers de 25% annoncés par Ottawa en réponse à ceux de Trump et la volonté de nombreux Canadiens de boycotter les produits américains ont rendu cette décision évidente pour lui.
«On savait que nos clients allaient nous demander n’importe quoi sauf des produits venant des États-Unis», fait valoir M. Bono.
Selon ce dernier, pas moins du quart de la production des cultivateurs américains chez qui il achète est normalement exporté vers le Canada.
«Ce n’est pas une joke! Quand on a parlé avec les Américains, ils ne l’ont pas pris. Ils n’étaient pas contents de cette décision [de Trump] et ils nous l’ont dit.»
Selon M. Bono, les lobbys ont ensuite travaillé en coulisses dans la journée, si bien qu’il a été informé par les Américains d’un possible sursis de 30 jours avant même qu’il soit annoncé par le premier ministre Justin Trudeau en fin d’après-midi.
«Eux, ils se lèvent le matin et ils ont des produits périssables qui doivent se vendre. Soit ils doivent les jeter, mettre du monde à pied ou laisser leur marché plonger parce qu’ils doivent donner leur stock», poursuit-il.
• À lire aussi: Acheter local à l'épicerie: comment reconnaître les produits d'ici?
• À lire aussi: Riposte des tarifs: voici la liste des produits américains concernés par les tarifs douaniers
• À lire aussi: 25 % de tarifs douaniers : Comment l’achat local peut devenir une solution, selon Ann-Florence Brouillard