Rupture amicale: 6 conseils de psy pour passer au travers
Kelly-Ann Neeley
Parfois nécessaires, d'autres fois involontaires, les ruptures amicales peuvent survenir à tout âge pour des raisons bien différentes.
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Même si elle est moins normalisée qu’une rupture amoureuse, la peine d’amitié peut être aussi douloureuse. Lors d’une séparation conjugale, il est courant de recevoir du soutien de son entourage, mais une rupture amicale est souvent moins comprise, voire minimisée. La psychologue Janick Coutu nous présente quelques pistes pour cheminer à travers ce deuil.
Voici 6 conseils pour se remettre d'une rupture amicale:
1. Bien faire les choses
Avant de mettre fin à une amitié, mieux vaut prendre le temps d’évaluer la situation. Face aux insatisfactions, on privilégie un dialogue ouvert, comme dans une relation amoureuse. On offre l'opportunité à l'autre de s'ajuster en pratiquant une communication non violente, en s’exprimant au «je», en partageant nos émotions et nos besoins.
Si l’on juge finalement que cette amitié nous apporte plus de stress que de soutien et de joie, il peut être temps de passer à autre chose. Même si c’est souvent inconfortable, on prend le temps de s'asseoir avec l’autre pour expliquer la situation. «Cependant, dans les cas où l’amitié est souffrante, conflictuelle, ou si la personne est susceptible de réagir de manière blessante, il est parfaitement acceptable de choisir une approche plus distante pour se protéger. Rien ne nous oblige à fournir de longues explications si cela risque de raviver des conflits ou de causer plus de douleur», nuance Mme Coutu.
2. Accepter les émotions
«Même si ces émotions sont parfois très souffrantes, elles sont normales, voire inévitables. Une rupture amicale est un deuil qui peut s’accompagner de tristesse, de colère ou encore de culpabilité. Même la personne qui va mettre un terme à la relation peut passer à travers une tempête émotionnelle», explique la psychologue.
Elle rappelle aussi que nous n’avons pas le contrôle sur nos émotions, mais plutôt sur nos comportements et sur les gestes que l’on peut poser pour s’aider.
3. Être patient
Le processus de deuil ne peut être précipité, il suit son propre rythme, indépendant de notre volonté. Selon Janick Coutu, il s'apparente à un océan émotionnel où, dans les premiers temps, les vagues de chagrin sont puissantes et se succèdent rapidement. Progressivement, elles se calment, deviennent moins fréquentes, et leur intensité diminue naturellement au fil des jours.
4. S’occuper l’esprit
«Lorsque les vagues de chagrin nous submergent, il faut aller puiser dans son coffre à outils de stratégies pour s’apaiser: faire du sport, lire, écrire, jardiner, faire du yoga, de la méditation, etc.», mentionne la psychologue.
Ces outils ne sont pas des remèdes miracles qui effacent notre peine, mais plutôt des bouées de sauvetage qui nous permettront de mieux surmonter les moments difficiles. Ça permet d’occuper son esprit et, qui sait, possiblement de se développer une nouvelle passion!
5. Naviguer dans les relations communes
Dans le meilleur des cas, chaque parti doit faire preuve de sagesse en évitant de placer les amis communs dans des situations embarrassantes. Une approche sincère et bienveillante peut faciliter les choses. Janick Coutu suggère d'exprimer à l'autre un souhait comme celui-ci: "J’espère que nous pourrons continuer à partager des moments avec nos amis communs, même si notre relation change."
Il est surtout important de s’abstenir de critiquer l’ami dont on s’est éloigné auprès d’amis mutuels. Pour exprimer ses émotions et son chagrin, on privilégie plutôt les échanges avec des personnes extérieures à la situation.
6. Faire une introspection
La compréhension d'une rupture amicale varie selon les informations dont nous disposons. Lorsque les raisons sont exprimées, nous pouvons examiner si ces critiques résonnent avec d'autres retours reçus auparavant. L'enjeu est alors de distinguer notre responsabilité de celle de l'autre.
Face à une rupture sans explication, l'introspection devient complexe, nous laissant dans le domaine des suppositions, même si nos expériences passées peuvent offrir quelques indices.
Parfois, la rupture découle simplement d'une évolution naturelle: centres d'intérêt divergents, distance ou nouveaux besoins personnels. Il est important de comprendre qu'une fin d'amitié ne remet pas nécessairement en question notre valeur en tant qu'ami.
Si l’on souhaite pousser cette introspection, recevoir de l’aide pour naviguer dans les vagues d’émotions ou tout simplement parler d’une rupture amicale à une personne neutre, il est possible d’aller consulter un professionnel.
