Voici les 4 grandes tendances médicoesthétiques en 2025
Flore Tellier
La médecine esthétique, au même titre que la mode, suit des tendances et se renouvelle sans cesse. Si le look «très refait» était en vogue ces dernières années, cette ère semble maintenant bien révolue et laisse place à une approche plus naturelle, centrée sur la santé globale et la prévention.
«Les gens ne veulent plus être figés. Ils revendiquent une beauté qui respecte leur individualité», explique Dr Jean-François Tremblay, dermatologue et président des opérations médicales chez Dermapure.
Le spécialiste observe que, de plus en plus, les soins esthétiques s’inscrivent dans la mouvance du mieux-être, au même titre que les autres bonnes habitudes de vie, telles qu’une alimentation équilibrée, de l’exercice et de la méditation. Pour lui, la clé réside dans une approche globale qui allie santé et beauté, où l’on voit la peau comme un organe à préserver plutôt que comme une simple surface à corriger.
Bien que les injectables traditionnels continuent d’évoluer pour sublimer les visages sans les dénaturer, la tendance s’oriente vers les innovations dites régénératives, comme les biostimulants et les exosomes, entre autres. Plus que jamais, la médecine esthétique trouve un nouvel équilibre: celui qui respecte la pluralité des visages et célèbre l’humain dans toute sa singularité.
Voici 4 tendances de médecine esthétique regénérative à explorer
1. Les exosomes
On se souvient du fameux Vampire Lift. À son arrivée il y a une quinzaine d’années, l’utilisation du PRP (plasma riche en plaquettes) était une réelle révolution, offrant des résultats comparables à un facelift, sans chirurgie. En pratique, on centrifuge une petite quantité de sang du patient pour en isoler le plasma riche en plaquettes, qu’on lui injecte ensuite directement dans la peau par micro-aiguillage (d’où le surnom). Cette étape favorise la production de collagène et d’élastine, stimulant ainsi la régénération cellulaire.
Pour ceux qui ont horreur des prises de sang ou qui ont une condition affectant les plaquettes (comme de l’anémie ou une maladie auto-immune), la médecine esthétique offre aujourd’hui une excellente alternative: la technologie émergente des exosomes, disponible depuis le début de la décennie en Europe et depuis environ deux ans au Canada. Impossible de parler de soins régénératifs sans mentionner ce nouveau traitement! Par opposition à l’utilisation du PRP, qui nécessite les cellules vivantes du patient, les exosomes sont des extraits botaniques naturels qui copient les signaux et agissent comme les codes messagers produits par les êtres vivants afin de stimuler la croissance et la régénérescence des tissus en capitalisant sur les ressources naturelles.
Sans risque d’allergies et sécuritaires, les exosomes conviennent à un large segment de population, des jeunes ayant de l’acné aux gens à la peau mature présentant un certain relâchement, en passant par les personnes aux prises avec la calvitie. Bien qu’ils peuvent être utilisés seuls, les exosomes sont couramment proposés en combinaison avec des soins plus invasifs, comme du micro-needling ou des lasers ablatifs, puisque la solution agit comme un booster qui diminue l’inflammation, augmente les bienfaits et accélère la guérison.
2. Les injections aux effets biostimulants
Certains agents injectables, comme le Radiesse, sont connus dans l’industrie depuis plus de 20 ans pour leur effet de comblement. Cette procédure vise traditionnellement le relâchement cutané et permet de combler les rides et ridules et de redonner du volume au visage. Mais avec l’évolution de la science et de la méthodologie, les spécialistes de la médecine esthétique s’intéressent maintenant à son pouvoir biostimulant. Injectée sous la peau en concentration adaptée, la solution est intéressante surtout pour sa capacité à réparer la peau en profondeur et à lui redonner de la densité et de la fermeté. «En toute franchise, un Radiesse, c'est un biostimulant beaucoup plus puissant que les exosomes. En une séance de Radiesse, on peut avoir l'effet de trois séances d'exosome sur la peau», confirme le Dr Tremblay.
3. Les Skin Boosters à l’acide hyaluronique
Une autre catégorie de soins à visée régénératrice gagne rapidement en popularité: les Skin Boosters à base d’acide hyaluronique. Contrairement aux produits de comblement classiques, ces formulations sont peu ou pas réticulées; elles ne créent donc pas de volume, mais agissent plutôt sur l’hydratation profonde et l’amélioration de la texture de la peau.
«Il existe plusieurs marques, comme SkinVive, Skin Boosters ou Redensity 1, qui s’injectent soit à la main, avec une très fine aiguille, soit à l’aide d’un dispositif semi-automatisé», explique le Dr Tremblay. Qu’il s’agisse de micro-injections combinant acide hyaluronique et nutriments ou d’un simple coup d’éclat, l’idée est de stimuler la production de collagène et de favoriser un teint plus lumineux. Certains Skin Boosters restent très superficiels et misent sur l’hydratation et la clarté du teint, tandis que d’autres formules légèrement plus fermes visent à raffermir la peau en lui redonnant de la densité.
4. Les lasers
Bien sûr, la médecine esthétique ne saurait se passer de la technologie laser pour stimuler la régénération cutanée. Qu’ils soient fractionnés, ablatifs ou combinés à la radiofréquence, ces lasers créent un micro-traumatisme qui enclenche le processus de réparation de la peau. «Le laser lui-même ne fait pas tout: il déclenche une réaction biologique dans l’organisme, et c’est votre peau qui fait le vrai travail de régénération», indique le Dr Tremblay. De plus en plus de patients choisissent d’ailleurs de combiner le laser à des injections biostimulantes ou aux exosomes pour potentialiser l’effet rajeunissant et maximiser la guérison.
L’importance du diagnostic
Si ces nouvelles techniques de régénération ouvrent la porte à de multiples possibilités, il ne faut pas oublier l’importance du diagnostic et des injections plus classiques. Certaines problématiques, comme la perte de structure en profondeur, exigent encore un comblement à l’acide hyaluronique. Et même ce type d’injection, rappelle le Dr Tremblay, possède un effet biostimulant intrinsèque.
«On ne peut pas injecter la même quantité au même endroit année après année. Il y a un aspect artistique et éthique à respecter», souligne-t-il, en faisant référence aux visages sur-retouchés, où le patron d’origine en vient à se perdre à travers toute la biostimulation. «C’est pourquoi établir un plan de traitement 360, qui prend en compte la structure faciale, la qualité de la peau, l’hydratation, les habitudes de vie et les soins topiques, demeure primordial. L'approche médicale, que ce soit pour traiter une bronchite ou pour traiter la santé et la beauté de la peau, demande la même démarche diagnostique et médicale», souligne le dermatologue.
En fin de compte, l’objectif est de répondre aux besoins réels des patients, tout en préservant la singularité de leur visage. Autrement dit, la médecine esthétique moderne n’aspire plus à transformer, mais à sublimer, tout en restant fidèle à la personne qu’elle révèle.
«Je trouve que le domaine médicoesthétique retrouve son humanité. Surtout dans cette ère où tout est retouché, où l'intelligence artificielle évolue. Je fais de la philosophie, mais je pense qu'inconsciemment, les humains cherchent à revendiquer leur humanité.»