« J’ai atteint mon objectif professionnel et je ne le réalise toujours pas », Marie Andrée Leblond se livre sur son quotidien
Retrouvez Marie Andrée Leblond et toute l'équipe de «Salut Bonjour» en semaine, dès 6h30.
Alicia Bélanger-Bolduc
Depuis maintenant trois mois, Marie André Leblond se lève à l’aurore pour livrer les prévisions météo aux téléspectateurs de Salut Bonjour. Après avoir fait ses preuves à la télévision grâce à diverses expériences, elle a décroché le très convoité poste de présentatrice météo, concrétisant ainsi un rêve qu’elle chérit depuis l’enfance. À 34 ans, avec son énergie contagieuse et sa passion pour la communication, le ciel semble être la seule limite pour cette passionnée de météorologie.
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Marie-Andrée, résume-moi ton expérience à Salut Bonjour jusqu’à présent.
C’est exceptionnel, je n’en reviens pas! C’est l’émission qui m’a donné envie de faire ce métier. Étant enfant unique au sein d'une famille tissée serrée, je me reconnaissais dans la spontanéité des animateurs de Salut Bonjour et j’ai toujours voulu faire partie de cette équipe. Je sentais que j’y aurais ma place, que ma personnalité pourrait vraiment rayonner. L’accueil de l’équipe et du public a été au-delà de mes attentes. Chaque jour, même quand le cadran sonne à 2h10, je réalise que je vis mon rêve.
Comment s’habitue-t-on à cet horaire pour le moins matinal?
Je suis encore en train de trouver mes repères, puisque c’est assez nouveau pour moi. Je termine à 10h30, j’arrive à la maison vers midi. Je n'arrive pas à faire la sieste, car je suis trop dans l’effervescence de ce que je viens de vivre. J’essaie de me coucher vers 18h30, mais c’est souvent plus vers 20h. Mon cadran sonne à 2h10 et je dois me lever immédiatement, car je dois être au CCM à 3h30. Je suis la première de l’équipe à y passer. Par la suite, je prends une heure pour consulter Environnement Canada et MétéoMédia, puis j’enchaîne les bulletins de 5h30 à 10h30, dont certains à LCN.
Ce poste était un rêve pour toi, entre autres parce que tu te passionnes pour l’astronomie. D’où te vient cette curiosité?
Je ne sais pas quand c’est né, mais j’ai toujours été fascinée par le ciel. Je suis la fille fatigante qui parle sans cesse de la lune et des planètes! (rires) J’espère avoir transmis un peu de cette passion à mon entourage au fil des années. J’aime comprendre le monde, démystifier les phénomènes météo. L’univers est vaste et mystérieux, c’est ce qui me fascine. Je suis également curieuse de tout: je regarde des documentaires sur les bébés pingouins autant que sur les tueurs en série.
Quel a été ton parcours avant d’atterrir à Salut Bonjour?
J’ai étudié en communication et à l’école privée ProMédia. J’ai commencé à TVRS comme bénévole, puis j'ai animé une quotidienne. Être en direct quatre jours par semaine avec des chroniqueurs et des invités qui ne se présentent pas, ça forme une animatrice! Ensuite, j’ai eu l’opportunité d’aller travailler au Nouveau-Brunswick pour Radio-Canada, en tant que journaliste. J’ai touché au culturel, à la radio, et j'ai animé le téléjournal Acadie. Cette étape a été un tournant dans ma vie et un chapitre très marquant. En novembre 2024, je suis revenue au Québec sans plan précis. J’ai décroché un poste à MétéoMédia, où j’avais aussi une chronique «espace et science». Mon plus beau souvenir professionnel à vie restera l’éclipse que j’ai vécue au Lac-Mégantic!
As-tu déjà senti que les gens ne comprenaient pas l’ampleur de ton travail?
Oui, surtout à MétéoMédia. C’était le terrain parfait pour apprendre le bon vocabulaire et le vulgariser. Il faut rendre ces termes accessibles pour aller rejoindre les gens. Je fais environ 15 interventions par jour, donc je dois varier mes explications. Aujourd’hui, je connais assez bien mon sujet pour improviser à partir des quelques données inscrites sur mes cartons. Tout ce que vous voyez en ondes, c’est moi qui le construis en direct. Pour la première fois, je sens que je parle aux gens pour vrai. Ici, ma couleur et ma personnalité sont valorisées, ce qui n’a pas toujours été le cas. Je suis 100 % authentique et tant mieux si ça rejoint les gens.
Comment as-tu obtenu ce poste tant convoité?
Je ne l’ai jamais raconté... Quand j’ai appris que Géraldine avait quitté son poste, j’ai tout de suite su que c’était fait pour moi. Mais je n’ai rien fait au début. Je me suis même un peu autosabotée en me disant que, si ça ne fonctionnait pas, je serais trop déçue. Finalement, un collègue de LCN m’a écrit: il avait parlé de moi à la production. Je n’y croyais pas! J’ai passé un screen test. Tout s’est bien déroulé, tout le monde était chaleureux et je me sentais à ma place. Deux semaines ont passé sans que j'aie de nouvelles, j’avais vraiment perdu tout espoir. Quand on m’a annoncé que j’avais le poste, je suis restée figée. J'ai lâché un simple «oh», pendant que tout le monde pleurait de joie autour de moi! (rires) J’ai travaillé fort pour arriver là, je n’ai pas volé cette place. C’est une belle leçon qui nous rappelle de foncer, même quand on a peur.
Comment entrevois-tu la suite de ta carrière, après avoir réalisé ton souhait le plus cher à 34 ans?
Honnêtement, je ne sais pas. Je suis encore en train d’assimiler ce qui m’arrive. J’ai atteint mon objectif professionnel et je ne le réalise toujours pas. J’adore la culture, l’animation et le contact humain. Je suis ouverte à tout, mais je suis comblée présentement. Cette émission ouvre des portes et, après m’être tant battue pour être reconnue, c’est apaisant. C’est difficile de se tracer un chemin quand tu ne viens pas du milieu et que tu n’as pas de contacts pour t’introduire. Même si mon chum, Yan England, est dans le domaine, il n'a créé aucune opportunité à ma place, et c'était très important pour moi. C’est tellement puissant comme sentiment de pouvoir se dire: “J'ai réussi parce que j'ai travaillé très fort.”
Vous êtes ensemble depuis presque six ans. Vous avez dû affronter la distance, et maintenant les horaires. Comment faites-vous pour garder le lien?
Chaque petit moment compte. À l’époque où j'étais à Moncton et lui en tournage en Hongrie, la maison était notre point d’ancrage. Il revenait pour quelques semaines et je faisais 10 h de route pour venir passer une fin de semaine avec lui. C’était exigeant, mais essentiel. Maintenant, avec mon horaire, je dors beaucoup le samedi, mais on fait beaucoup de promenades ensemble avec notre chien. Ces instants simples nous font du bien. On comprend la réalité de l'autre et on se passe la balle quand l'un ou l'autre est plus occupé.
Vous vous êtes rencontrés à tes débuts. Raconte-moi cette première rencontre...
C’est une bonne histoire! Je travaillais à TVRS et j’avais une entrevue de dernière minute à combler. Yan est donc devenu mon «bouche-trou»! (rires) Il est très charismatique, donc je n’en ai pas fait de cas ce jour-là, même si mon équipe me disait qu’on avait tous les deux des étoiles dans les yeux... Je l’ai ajouté sur Instagram pour élargir mon bassin de connaissances, puis c’est resté comme ça pendant des mois. Plus tard, je suis allée à Rome avec ma famille. Comme il est à moitié italien et qu’il a passé des étés dans la région, il m’a fait quelques recommandations. Le courant passait, mais je ne voulais pas m’emballer. À mon retour, malgré le décalage, on est allés en date, et on ne s’est plus quittés depuis!
Vous avez maintenant une maison et un chien. Quels sont vos projets?
J’ai emménagé chez lui, à Saint-Hilaire, pendant la pandémie. J’adore la nature, ça me rappelle ma Gaspésie natale. Ma mère déménage justement du Nouveau-Brunswick cet automne pour s’installer près de nous! On s'est tellement bâti une belle relation toutes les deux, quand je travaillais là-bas, que je peine à croire qu'on sera proches à nouveau dans quelques mois. Notre chien, Sam, c’est 120 lb d’amour! (rires) On l’a eu juste avant que je parte pour Moncton, et ça m’a brisé le cœur de le laisser, mais Yan en a bien pris soin. Pour l’instant, pas de grands projets à l'horizon: je serai à Salut Bonjour tout l’été et j’irai à quelques festivals, puisque j’adore la musique électronique. Yan partira en Europe à quelques reprises, j’en profiterai pour travailler et profiter de l’été. On partira peut-être en voyage cet hiver pour contrer le blues, mais rien n’est encore décidé!
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